Si envieux
De ceux qui
Ont la vie
Devant eux
Aux adieux
Mon amie
Tes yeux gris
Prêtent peu
Sous mes doigts
Les tiens froids
Se raidissent
Ainsi Dieu
Insidieux
Nous l’a prise
Si envieux
De ceux qui
Ont la vie
Devant eux
Aux adieux
Mon amie
Tes yeux gris
Prêtent peu
Sous mes doigts
Les tiens froids
Se raidissent
Ainsi Dieu
Insidieux
Nous l’a prise
Sous mes yeux, l’agonie d’une chute.
Dans un linceul noir de pourrissement
Une feuille – minuscule parachute -,
Volette seule, vers ses anciens amants.
La brise chuchotante la chahute :
Charriée en volutes sous l’emprise du vent
Elle achève trois trop courtes culbutes
Sur le charnier de ses amis d’antan.
L’écorce écorchée, me toise un tilleul.
Dans sa langue, avec tact, je le questionne :
Pourquoi vivre, quand d’un cycle de deuil
Les folles saisons frappent tes filleules ?
La feuillaison, me dit-il, suit l’automne,
Comme pour toi le bonheur suit les écueils.
Tes victoires prostrées, tremblent sous ta peau
Prosternées, crèvent une à une face à bourreaux :
Tes Défaites, conquérantes, guillerettes, te trépanent,
Crissent affreusement dans la crasse acre de ton crâne,
Croquent cru de leurs crocs écrus ou mettent à pic,
Les têtes de tes victoires qui abdiquent.
Vicieuses, Elles salent le sol et souillent les corps
De celles, si belles, qui furent tes ” Encore ! “.
S’infiltrent dans tout ton cortex tels des insectes
Les sons de leurs trompettes, victorieuses et infectes
S’y délectent du règne de leurs Vérités,
Qu’Elles dégueulent de leurs lèvres malformées.
Elles sont subreptices, dégueulasses et rances,
Douces, t’assujettissent à de lasses errances.
D’écrous apathiques elles serrent les vices
Alors que – ne le vois-tu ? – par toi seules sévissent !
Comme ces trois vertes voiles
Un secret dans les toiles
Dominées par les mains
D’un vent calme et serein
Comme l’eau vie et chante
Dans le bateau s’engouffre
Va et vient dans la fente
D’une coque qui souffre
Comme une vie au leurre
Où dormait le mensonge
Sans bruit ni couleurs
Sont désormais tes songes
Comme un violent ciment
Qui bride ta trachée
Abrite en ce moment
Des demi-mots cachés